Polysaccharides alimentaires

Enzymes de finition

Définition

Les enzymes de finition sont des exo-enzymes qui hydrolysent les liaisons  1,4 et  1,6 glucosidiques pour aboutir à la production de glucose à partir d'un amidon liquéfié.

On distinguera deux enzymes : l'amyloglucosidase ou glucoamylase et la glucosidase.

Voir tableau :

Propriétés des enzymes de finition

L'amyloglucosidase

L'amyloglucosidase ( -D-1,4 glucane glucohydrolase, EC 3 2 1 3) est une enzyme essentiellement produite par des moisissures du genre Aspergilus sp., Penicillium sp. et Rhizopus sp.. Peu de bactéries sont capables de biosynthétiser cette enzyme qui hydrolyse les liaisons  1,6 dix à trente fois moins rapidement que les liaisons  1,4. Le rendement de l'hydrolyse dépend de la nature des liaisons adjacentes, de la taille et de la structure du substrat à hydrolyser. Les longues chaînes d' glucanes sont plus rapidement hydrolysées que les maltodextrines et les oligosaccharides. Certaines amyloglucosidases de Aspergillus oryzae sont susceptibles de réagir avec des grains crus d'amidon. Lorsque la concentration en glucose augmente dans le milieu réactionnel, les amyloglucosidases sont susceptibles de moduler des réactions de transglucosidation.

L' α-D- glucosidase

L' -D- Glucosidase (EC 3 2 1 20) est une enzyme qui coupe les liaisons  1,4 des oligosaccharides obtenus au cours de la liquéfaction et la saccharification de l'amidon. Cette enzyme agit à partir de l'extrémité non réductrice des oligosaccharides. Son activité est maximale sur des structures de faible masse moléculaire, la réactivité est inversement proportionnelle à la taille du substrat. Cette enzyme ne réagit que très peu sur les liaisons  1,6 glucosidique.

Conclusion

L'animation illustre le schéma général de transformation enzymatique de l'amidon :

Schéma général de transformation enzymathique de l'amidon 

Fondamental

L'hydrolyse de l'amidon par les amylases associée aux enzymes de débranchement et de finition donne des maltodextrines et des sirops de glucose avec des DE importants (on peut atteindre la valeur de 97% de glucose). Les maltodextrines et les sirops de glucose sont utilisés en relation avec leurs propriétés fonctionnelles (viscosité, osmolalité, hygroscopie, pouvoir gélifiant, stabilisation, fermentescibilité) et nutritionnelle.

Remarque

Les hydrolysats à 97 DE peuvent, après cristallisation et purification (suppression des pyrogènes), être utilisés en solutions injectables. Le sirop de glucose peut être traité par la glucose isomérase afin de produire un mélange de glucose et de fructose dans les proportions respectivement de 52% et 48%. Ce mélange est encore appelé : isomérose, il possède un pouvoir sucrant voisin du sucre inverti (hydrolyse du saccharose). A partir de ces mélanges il est possible, par des techniques chromatographiques appropriées, d'obtenir des sirops à haute teneur en fructose. Ces produits obtenus sous forme liquide ont des applications nombreuses dans les aliments sucrés où ils permettent de remplacer le saccharose. Ce sont des édulcorants massiques. Comme le pouvoir sucrant du fructose est supérieur à celui du saccharose on peut, à même saveur sucrée, diminuer la ration calorique et l'utiliser dans les régimes hypoglucidiques. Enfin le fructose est moins insulinogène que le glucose et sollicite donc moins les fonctions du pancréas. Les sirops de glucose à DE élevé peuvent aussi être à la base de la production de la vitamine C. En effet après hydrogénation du glucose en sorbitol (glucitol) il est possible d'obtenir par fermentation à l'aide d'Acetobacter suboxydans la transformation en sorbose qui est l'intermédiaire chimique pour obtenir l'acide ascorbique très utilisée dans le secteur agroalimentaire. De même par voie fermentaire les solutions enrichies en glucose peuvent par le biais de Gluconobacter suboxydans produire de la D-Glucono-δ-lactone qui servira dans les secteurs laitier, brassicole, de la panification et de la charcuterie.

Pourquoi rationaliser la production des maltodextrines ?

Il s'agira tout simplement de pouvoir en maîtriser la production afin de mettre à profit les différentes propriétés tant fonctionnelles que nutritionnelles engendrées par ces molécules.

Hygroscopie : le glucose et le maltose absorbe peu d'eau par contre c'est le maltotriose qui absorbe le plus. Les oligosaccharides dont le degré de polymérisation (DP) est compris entre 2 et 9 sont les moins hygroscopiques. On peut établir la relation suivante :

DP3>DP4 = DP7>DP5>DP6>DP11>DP12

Fermentescibilité : la levure de boulangerie (saccharomyces cerevisiae) ne peut métaboliser les oligosaccharides dont le DP est supérieur à 3. La présence de glucose augmente la fermentation du maltose et du maltotriose mais ne permet pas d'augmenter la fermentescibilité des DP supérieurs à 3.

Viscosité : la viscosité augmente linéairement avec le degré de polymérisation entre DP2 et DP7, au-delà de DP7, elle augmente de façon exponentielle.

Saveur sucrée : la saveur sucrée diminue quand le DP augmente le maximum de sucrosité est obtenu pour les DP4. Ces composés sont utilisés comme édulcorants massiques.

Stabilité : la stabilité est très bonne quand les produits se trouvent sous forme sèche. Les solutions renfermant jusqu'à 50% de maltodextrines doivent être conservées à 4°C. Au stockage, il y a perte de stabilité et précipitation pour les DP à partir de DP 8-9.

Formation de gel : Les maltodextrines à faible DE (<5) sont solubles à froid et faiblement visqueuses en solution. C'est lorsque la concentration atteint 20% (W/W) qu'elles sont instables et forment des gels qui peuvent être utilisés comme remplaceurs de matière grasse. La formation de gel requiert des maltodextrines présentant des degrés de polymérisation compris entre 50 et 100 et des fragments d'amylose. La gélification est maximale pour des DP voisins de 140.

Osmolalité : l'osmolalité d'une solution correspond à la quantité de moles de soluté dissoutes par kilogramme d'eau. Ceci implique qu'à matière sèche identique l'osmolalité augmente quand le DP diminue (une solution à 10% de glucose aura une osmolalité 10 fois supérieure à une solution à 10% de maltodextrine de DP 11).

L'osmolalité intervient dans la secrétion ou la rétention d'eau au niveau intestinal : une solution de glucose à 17% (MS) présente une osmolalité de 1233 milliosmole (mosm) et entraîne un départ d'eau depuis la cellule vers la lumière intestinale, une solution de maltodextrine à 17% (MS avec un DE égal à 20) présente une osmolalité de 301 mosm entraînant une réabsorption d'eau vers les entérocytes. On retrouve ces produits dans les boissons pour sportifs (DP 3 à DP 6) car ils sont assimilés rapidement, ont une osmolalité faible par rapport au glucose et n'entraîne pas de fuite d'eau. On retrouve aussi ces produits dans le cas de l'alimentation parentérale et entérale.

En alimentation parentérale (voie veineuse) il faut que les solutions soient isotoniques et ne renferment que des quantités limitées en glucose. Pour une ration calorique de 10000 kJ/jour, il faudrait 14L de glucose isotonique (5% P/V) ce qui est difficilement envisageable. On utilise des solutions hypertoniques de glucose (10 à 20 % P/V). Cette manière de procéder entraîne des complications si les traitements sont longs. Dans ces conditions on remplace le glucose par des solutions renfermant des DP2 à DP5. Ces oligosaccharides seront hydrolysés par la maltase rénale en glucose et absorbés par la cellule. Dans le cas de l'alimentation entérale il faut veiller au fait que les solutions à forte osmolalité entraînent des diarrhées, on utilise des solution de maltooligosaccharides avec des DE compris entre 10 et 20.

Nutrition : les maltodextrines vont influencer la vitesse de vidange gastrique qui sera faible pour une concentration élevée. Cette vitesse est proportionnelle au volume ingéré et inversement proportionnelle à l'osmolalité de la solution. L'absorption intestinale va dépendre de la réactivité de l' amylase pancréatique associée à la présence des enzymes de la bordure en brosse (maltase, isomaltase, glucoamylase) pour la production de glucose assimilable. Ce dernier pénètre au niveau de l'entérocyte par un mécanisme de transport actif couplé au sodium. Quand la concentration en glucose est importante, il y a en plus un transport passif de ce monosaccharide. Le maltose, le maltotriose sont absorbés plus rapidement que le glucose, de même que les oligosaccharides linéaires sont transportés plus rapidement que les oligosaccharides branchés. La flore intestinale va fermenter la totalité des maltodextrines qui n'auront pas été dégradées au niveau de l'intestin grêle, entraînant flatulences et crampes abdominales.

Définition

Les amidons peuvent être résistants vis-à-vis de leur digestibilité. On distingue les amidons résistants de type I quand le grain d'amidon est encore inclus dans le tissu végétal (grain cru), il est de type II quand on s'intéresse aux grains d'amidon de pomme de terre et de banane, de type III quand il s'agit d'amidon rétrogradé et de type IV quand il s'agit d'amidon modifié chimiquement.

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